Championne de France en handisport, membre de l’équipe de France depuis 2020, Zélia Masse, 19 ans, se prépare à décrocher sa qualification pour les Deaflympics (Jeux Olympiques Sourd) de Tokyo 2025. Malentendante, la jeune nageuse a trouvé à Seclin un environnement structurant et bienveillant pour viser les plus hautes marches.
NS : Bon, alors présente-toi…
Zélia Masse : Je m’appelle Zélia Masse, j’ai 19 ans et je nage à Seclin depuis un an. Je nage en handisport, car je suis malentendante. En ce moment, je me prépare pour une compétition qualificative en vue des Jeux Olympiques des sourds et malentendants à Tokyo en 2025.
NS : Il n’y a pas de catégorie pour les sourds aux Jeux Paralympiques, comme ceux de Paris 2024 ?ZM : Non. En fait, les sourds ne font pas partie des Jeux Paralympiques, parce qu’on n’est pas classés comme handicapés au sens du code paralympique. Du coup, on a nos propres Jeux, les Deaflympics, qui sont uniquement dédiés aux athlètes sourds et malentendants.
NS : Donc tu as une filière complète : Championnats de France, Europe, Monde… et Deaflympics ?
ZM : Voilà, c’est exactement ça. On a toute une filière de compétition jusqu’à l’échelon olympique.
NS : Quel est ton objectif aujourd’hui ?
ZM : Là, j’ai travaillé pour me qualifier aux Deaflympics. Les sélections ont eu lieu les 14 et 15 juin à Aix-en-Provence. Le bilan de la compétition et que j’ai réussi à faire un des minimas pour les jeux, et donc si tout se passe bien, je vais pouvoir participer aux Deaflympics à Tokyo, en novembre 2025.
NS : Ces Championnats de France, c’est quoi exactement ?
ZM : Ce sont les championnats de France handisport. Ils rassemblent tous les types de handicap. C’est là que les nageurs sourds peuvent chercher leur qualification pour les Deaflympics. Jusqu’au niveau France, on nage tous ensemble. À partir des championnats d’Europe, des Mondiaux et des Jeux, on est séparés par catégorie.
NS : Tu as donc concouru contre tous types de handicaps à Aix-en-Provence ?
ZM : Oui, tout à fait. On est dans la même course, quel que soit le type de handicap. C’est à nous de faire nos preuves.
NS : Quelle est ta spécialité ?
ZM : Je suis surtout sprinteuse, en crawl et en papillon. Mais là, je travaille aussi les distances plus longues, pour diversifier mes chances de qualification.
NS : Tu as déjà une expérience internationale ?
ZM : Oui, j’ai participé aux championnats du monde en Argentine en 2023, et aux Deaflympics de 2020, qui ont finalement eu lieu en 2022 à cause du Covid. J’avais moins d’expérience, mais j’ai fait top 10 !
NS : C’est un objectif réaliste, le podium à Tokyo ?
ZM : C’était un rêve, qu’aujourd’hui j’ai réussi à atteindre en réalisant un minima pour me qualifier. J’aimerais aller en finale, et si tout se passe bien, pourquoi pas monter sur le podium. Le niveau est très élevé, pratiquement le même que ce qu’on peut voir aux Jeux paralympiques.
NS : Pourquoi avoir rejoint le club de Seclin ?
ZM : Je fais mes études à Lille et Olivier (Ourdouillie) m’a proposé de rejoindre le club pour ouvrir une section handisport. Ils m’ont super bien accueillie. Ils ont mis en place des créneaux d’entraînement spécifiques, notamment le matin, et aussi des séances de préparation physique au CREPS de Wattignies.
NS : Tu es bien accompagnée ?
ZM : Oui, totalement. Florian m’entraîne le matin, Marion le soir, et elle m’accompagne aussi au CREPS. On forme une vraie équipe autour de ce projet. Je pense que j’ai trouvé la meilleure structure possible.
NS : Tu suis des études en parallèle ?
ZM : Oui, je suis en école de psychomotricité. C’est compliqué de concilier haut niveau et études, car les journées sont longues. En plus de ça, mon handicap auditif ajoute des difficultés : certains profs parlent vite, ou avec des accents difficiles à comprendre.
NS : Comment fais-tu pour suivre les cours ?
ZM : J’ai la chance d’avoir des copines formidables qui me prennent les cours et me les envoient. Ça m’enlève un gros poids. Et ça me permet de rester concentrée sur mes objectifs sportifs et académiques.
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