
Jeudi 19 juin, la Maison natale du général de Gaulle a accueilli une figure majeure du cyclisme français : Bernard Hinault. Cinq fois vainqueur du Tour de France et ancien champion du monde, il s’est adressé à un public passionné, en présence de Christian Palka, Pascal Sergent et Jean-Marie Leblanc. La soirée a mêlé souvenirs historiques, confidences et réflexions sur le cyclisme d’aujourd’hui.

Le Nord et le Tour, une longue histoire de passion
La région Nord a souvent joué un rôle central dans l’histoire du Tour de France, tant en tant que terre de départ (1960, 1969, 1994, 2001…) qu’en tant que lieu emblématique, avec ses pavés, ses foules ferventes et une forte culture populaire. Les auteurs retracent cette épopée, de la Grand’Place de Lille en passant par l’Eurotunnel en 1994, en n’oubliant pas les chutes, les exploits et l’ambiance unique du Nord.

1980 : Hinault sous la pluie, gagne à Lille
Le 27 juin 1980, sous une pluie battante, Hinault remporte la première étape à Lille, en solitaire, démontrant sa puissance. Blessé au genou quelques jours plus tard, il abandonne dans un relatif secret, provoquant une scène devenue mythique : journalistes et photographes se ruent vers une unique cabine téléphonique pour annoncer la nouvelle. Mais l’année 1980 fut aussi celle de sa victoire au championnat du monde à Sallanches, l’un des parcours les plus exigeants de l’histoire.
Jean-Marie Leblanc : “Hinault, un coureur extraordinaire”
Jean-Marie Leblanc, journaliste nordiste et ancien directeur du Tour, se remémore sa première rencontre avec Hinault, à Arras, lors de la finale du Premier Pas Dunlop : « Il avait 18 ans, résisté seul 40 km face au peloton. J’ai su tout de suite qu’il n’était pas ordinaire. » Il loue son panache, sa force de caractère, son refus des compromis, et explique comment il lui a offert une place d’ambassadeur de haut niveau, loin du simple rôle « d’aboyeur »: « Bernard Hinault n’est pas un homme ordinaire. »
“Les champions d’aujourd’hui ont du talent, mais il faut les laisser respirer”
Le Blaireau n’a rien perdu de sa verve. S’il admire les jeunes talents (Pogačar, Vingegaard, Van der Poel, Evenepoel), il met en garde contre une pression excessive : « On a vu Paul Seixas briller au Critérium du Dauphiné à 18 ans, mais il ne faut surtout pas lui mettre la pression. » Pour lui, dans le cyclisme : « Il faut continuer à courir pour gagner, pas seulement pour calculer. »

