L’automne 2025 restera comme l’un des plus mouvementés de ces dernières années pour le cyclisme professionnel. En quelques semaines, plusieurs équipes ont annoncé leur disparition ou une profonde restructuration. Entre la fin annoncée d’Arkéa-B&B Hotels, la désintégration du projet Wagner-Bazin WB et la fusion entre Lotto et Intermarché-Wanty, le peloton européen se redessine en profondeur.
C’est un véritable coup de tonnerre dans le cyclisme français. L’équipe Arkéa-B&B Hotels, héritière d’une structure née au début des années 2000, va cesser ses activités à la fin de la saison 2025. Malgré une accession au WorldTour en 2023 et quelques jolis coups d’éclat dont cette saison sur le Tour de France avec Kévin Vauquelin, le retrait des deux sponsors titres ont eu raison du projet porté par Emmanuel Hubert. L’équipe bretonne n’a pas réussi à sécuriser le budget nécessaire pour déposer un dossier de licence UCI pour 2026. Le rêve de pérenniser un grand projet breton s’achève donc brutalement, laissant sur le carreau plusieurs dizaines de coureurs, encadrants et techniciens. Un symbole cruel de la fragilité économique du cyclisme français, pourtant fort d’une base populaire et régionale solide.
En Belgique, la situation n’est guère plus stable. La formation Wagner-Bazin WB, née de la fusion entre l’ancienne Bingoal WB et la structure Philippe Wagner-Bazin, ne va pas survivre à sa première saison. Ce qui devait être une union stratégique s’est rapidement transformé en désillusion.
Le sponsor principal, Philippe Wagner, un charcutier industriel implanté dans la Haute-Saône et qui rêvait d’être au départ du de Tour de France dans quelques années, a fait savoir qu’il ne souhaitait pas poursuivre l’aventure dans les conditions actuelles. Mécontent du fonctionnement interne et des résultats sportifs décevants, ce qui devait être un modèle de collaboration s’est transformé en naufrage économique et sportif. L’entrepreneur français a décidé de se retirer du projet. Sans ce soutien financier central, l’équipe belge perd la majorité de son budget et va donc disparaître.
Toujours en Belgique, pays du vélo par excellence, Lotto et Intermarché-Wanty ont officialisé leur fusion pour 2026. Une première dans le cyclisme moderne avec deux formations du même pays unissant leurs forces pour garantir leur avenir.
L’objectif est de constituer une seule structure de haut niveau, capable de rivaliser avec les grandes équipes mondiales dans un World Tour qui ne laisse aucune chance aux petites équipes. Cette fusion, si elle promet une puissance sportive inédite, soulève aussi des interrogations avec les doublons dans les effectifs et l’encadrement et des incertitudes sur le maintien de certains leaders et sur le modèle économique à long terme.
Cette union marque toutefois une nouvelle étape dans la professionnalisation du cyclisme belge, où la concentration des forces semble devenir la clé de la survie face à la flambée des budgets dans le WorldTour.
Les disparitions d’Arkéa-B&B Hotels (World Tour) et de Wagner-Bazin WB (ProTeam) ainsi que la fusion des deux World Tour Lotto et Intermarché Wanty traduisent une tendance de fond, à savoir que le cyclisme professionnel se consolide, souvent dans la douleur. Les équipes moyennes peinent à survivre dans un environnement où les coûts explosent, les sponsors se raréfient et un nouvel exemple est donné avec l’annonce fin septembre de la fin du partenariat au terme de la saison 2026 de TotalEnergies avec l’équipe du même nom dirigée par Jean-René Bernaudeau. Le célèbre manager vendéen va de nouveau devoir sortir son costume afin de dénicher un sponsor titre capable d’assurer un avenir à son équipe ProTeam qui a participé à tous les tours de France depuis 2000 sous différentes appellations ; Bonjour, Bouygues Telecom, Europcar, DirectEnergie et enfin TotalEnergies.
Cette recomposition du paysage cycliste professionnel européen redistribue les cartes. Elle crée des opportunités pour les grandes structures capables d’attirer plusieurs millions d’euros de budget annuel, mais laisse de plus en plus de coureurs et de techniciens sur le carreau. À terme, c’est la diversité du peloton qui pourrait s’en trouver menacée.
Malgré tout, le cyclisme a toujours su se réinventer. Des équipes régionales, des projets jeunes ou continentaux tenteront sans doute de renaître des cendres de ces disparitions. En France comme en Belgique, le tissu local et la passion populaire restent solides. Mais la saison 2025 aura prouvé une chose : sans base économique stable, même les plus beaux projets peuvent s’effondrer aussi vite qu’un sprint mal lancé.
Photos Laurent SANSON et Pierre WILLEMETZ
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