À l’occasion du Grand Départ à Lille, le Département du Nord a choisi de faire rayonner l’ensemble de son territoire. Christian Poiret, Président du Département et ancien maire de Lauwin-Planque (1995-2022), revient sur cette ambition, sur la grande fête populaire du Tour… et sur ce départ qui lui tient particulièrement à cœur.
Monsieur le président, tout semble prêt pour le Grand Départ. Quel est votre sentiment à quelques jours de l’événement ?
Christian Poiret : Oui, absolument. On a vraiment l’impression que tout est en place, comme si l’étape partait demain. Nous avons travaillé très en amont, avec les équipes d’A.S.O. Rien n’a été laissé au hasard. Tout est cadré : 4 kilomètres de barrières seront installés à Lauwin-Planque, des plaques seront posées au sol pour assurer l’accessibilité quelles que soient les conditions météo. La plateforme est prête. On connaît le parcours exact que suivront les coureurs pour rejoindre le podium, en passant par le Village du Tour, au plus près des habitants. Imaginez un peu : les spectateurs seront à trois mètres de Pogacar et des autres stars du peloton. C’est exceptionnel ! D’habitude, on les voit seulement à la télévision. Et puis, nous aurons Christian Prudhomme lui-même, le directeur du Tour, pour donner le départ. Le voir dans sa voiture officielle, lancer une étape depuis notre village… C’est un rêve. La pression monte ici, dans le village, dans toute l’Ouaisie. Le Tour de France, c’est populaire, c’est gratuit, c’est une fête pour tous.
Vous semblez très attaché à l’idée de faire plaisir aux habitants…
Christian Poiret : Mais c’est exactement ça ! Notre objectif, c’est de rendre les gens heureux. Ce n’est pas une question de business, d’hôtellerie ou de chiffre d’affaires. Le but, c’est de créer un moment inoubliable, familial, convivial, pour les Nordistes. Je tiens d’ailleurs à remercier A.S.O. Leur confiance envers un petit village comme Lauwin-Planque, c’est énorme. Cela fait 16 ans que nous sommes engagés auprès d’eux. On a travaillé dur pour être à la hauteur. Et aujourd’hui, Christian Prudhomme a pu le constater lui-même : on est prêts.
Avez-vous déjà cru que le Tour passerait un jour par Lauwin-Planque ?
Christian Poiret : Jamais. Franchement, jamais je n’aurais imaginé cela. Quand on voit le nombre de villes candidates pour accueillir un départ du Tour, on se dit que c’est impossible. Déjà, il fallait qu’A.S.O choisisse les Hauts-de-France pour un Grand Départ. Et ensuite, il fallait que Lauwin-Planque, avec ses 1 600 habitants, réponde à toutes les exigences techniques. Mais on l’a fait. Avec les équipes d’A.S.O, on a travaillé d’arrache-pied. Et aujourd’hui, on pourrait presque donner le départ demain.
Quel est votre plus beau souvenir personnel du Tour de France ?
Christian Poiret : Sans hésitation : le départ de Lille vers Wallers-Arenberg. J’étais dans la voiture de Christian Prudhomme, on traversait les rues de Lille, avec des milliers de personnes. On a pris la parole sur le podium devant une foule incroyable. Voir le sourire des gens, leur bonheur, gratuitement, c’est quelque chose de grand. On l’oublie trop souvent, mais il y a des élus dont le seul but est d’apporter du bonheur à leurs habitants. Et dans notre département, la solidarité, ce n’est pas un mot vide de sens. C’est une réalité.
Propos recueillis par Fred VDB / photos F.VDB et Laurent SANSON
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